J’ai un côté où je me dis, “Si tout le monde s’y met, si on fait tous des petites choses, qu’il y a une prise de conscience…”Même moi, dans ma façon de consommer, j’ai changé.

J’essaie de ne pas sombrer dans un désespoir total. Si on se met tous à désespérer, dans ce cas-là, arrêtons tout et on n’a plus qu’à mourir. Et ça c’est un peu triste. La canicule de 2003 était un cataclysme, mais maintenant on a ça tous les ans. C’est l’une des prises de conscience, le fait que l’exceptionnel soit devenu normal. Ce qui est terrifiant.

L’autre prise de conscience, c’était d’aller à Madagascar. Avant, en voyageant, je me rendais compte que tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. A Madagascar, les gens qui souffrent de la famine ce sont les gens qui ne montent jamais dans une voiture et qui ne monteront jamais dans une voiture. Ils n’ont pour la plupart jamais accès ne serait-ce à un billet de banque, ils ont une économie basée sur le troc et ont zéro dépenses énergétiques. Et ça c’est un sentiment profond d’injustice.